Vos témoignages

Introduction

Toute personne peut contribuer en déposant un témoignage dans cet espace, dès lors qu’elle s’engage à respecter au préalable les règles de la Charte de modération et d'utilisation. Cet espace de témoignages est un lieu où le respect d’autrui est primordial.

Je témoigne
Michel
Améliorer
Ma mère est décédée à 104 ans en terminant sa vie dans un EPHAD. Elle était trés active et ne voulait pas terminer ainsi. Elle me disait souvent qu'elle en avait marre et qu'elle voulait mourir. Moi j'ai 75 ans et je voudrais pouvoir choisir et dire à mes enfants de prendre la décision si je ne suis plus capable. Vivre en étant trop diminué et en étant un lègume n'est pas une bonne chose pour moi. On devrait pouvoir décider de son sort de façon propre sans avoir recours au suicide ou à des méthodes aléatoires. C'est un sujet de civilisation, qui n'est pas anti-religieux car je suis croyant.

Merci de prendre en compte mon témoignage. Lorsque j'en parle autor de moi, beaucoup de personnes, une grande majoirité partage ce point de vue.
Sabine
Sabine 50 ans pour la liberté de choisir ma fin de vie
La question du choix de fin de vie est souvent liée à des pathologies graves mais en fait cela devrait être un droit de liberté donner à chacun de choisir quand et comment il souhaite finir sa vie. Pourquoi ne pas prendre exemple sur les pays qui autorisent le choix libre de fin de vie depuis longtemps. J'espère que les citoyens choisis pour cette convention mettront de côté leur éducation religieuse sinon cela n'avancera pas.
Colette
Cela doit cesser
Mon mari a été atteint d’un Glioblastome grade 4 c’est à dire un cancer du cerveau.
Je préfère passer sur l’acharnement du médecin à lui faire croire qu’il allait guérir…
Le pire fut sa fin de vie.
Nous avons demandé, après d’atroces souffrances, la fin de l’acharnement, c’est à dire que le médical débranche tout. Il a agonisé 15 jours et est mort de soif, sa langue était noire..
Franchement, c’est humain ?
Je continue avec mon fils à être hantée par cette horreur.
marcel
Euthanasie choisie
A 83 ans, mon père s'est suicidé une nuit en se pendant dans sa cage d'escalier, dramatiquement seul et sans pouvoir dire adieu à ses enfants, parcequ'il ne pouvait plus vivre sans sa moitié (décédée des suites d'un cancer 6 mois auparavant)avec laquelle il était marié depuis 60 ans.
J'ai moi même aujourd'hui 83 ans et mon épouse 86 ans. Pour l'instant nous sommes encore autonomes tous les deux dans tous les domaines physique et mental. Nous sommes mariés depuis 62ans et avons écrit depuis longtemps dans nos directives anticipées que dès l'apparition d'une perte d'autonomie de l'un de nous deux nous souhaitions mettre fin ensemble à notre vie après avoir dit un dernier adieu à tous nos proches. Mais nous aimerions pouvoir le faire paisiblement, calmement et sans violence. Si la loi n'évolue pas dans le sens d'une fin de vie choisie librement, pouvez vous nous donner une solution de remplacement pour résoudre le problème qui ne va pas manquer de se poser dans les années prochaines?
Merci de bien vouloir nous répondre de façon dépassionnée, apolitique, réfléchie et intelligible (et j'ajouterais intelligente).
Evelyne
Mon fils Bastien
Peut-être que mon premier témoignage dérogeait à votre charte.

Mon fils Bastien, âgé de 23 ans, a été gravement accidenté en mars 2021. Après un séjour de 6 semaines en service réanimation, le médecin réanimateur nous a dit très clairement et sans aucune hésitation que notre fils avait de nombreuses lésions cérébrales graves et irréversibles, qu’il ne récupèrera pas d’état de conscience, il ne pourra pas assurer la coordination de ses quatre membres et a perdu le langage, état végétatif garanti.
Etant redevenu autonome au niveau respiratoire et stable au niveau cardiaque, sa place n’était plus en réanimation. Les médecins ont donc décidé de l’orienter en service de rééducation et réadaptation où les soins apportés ne pouvaient qu’être des soins « de confort et de bien-être » dans l’attente de lui trouver une structure adaptée afin de vivre dans un état végétatif en attendant la mort.
Les médecins avaient par ailleurs convenu de façon collégiale de ne pas le réanimer en cas d’arrêt cardiaque et de ne pas intervenir en cas de choc septique.
Après sa sortie du coma, mais sans reprise de conscience, mon fils a enchaîné des crises neurologiques de plus en plus sévères nécessitant des traitements plus ou moins efficaces.
Lorsqu’il est arrivé en service de réadaptation, ces crises accompagnées de sudation extrême du visage se sont manifestées de plus en plus violemment : dysphasie intense nécessitant d’attacher une jambe au barreau du lit pour qu’il ne se blesse pas. Dysphasie qui lui a provoqué de nombreuses contusions, des brûlures par frottements incontrôlés répétitifs.
Quelle vision de torture pour ses proches ainsi que la torture psychologique possible pour lui et non évaluable en cas de reprise éphémère probable de conscience.
Notre bataille a alors commencé pour faire entendre et reconnaitre les volontés de notre fils qui avaient été clairement exprimées suite à l’affaire bien médiatisée « Vincent Lambert » mais pas écrites dans des directives anticipées et une sédation profonde et continue a été mise en œuvre.
Je vous passe les détails de cette longue étape douloureuse : 10 semaines de sédation profonde pour respecter le protocole de la Haute Autorité de Santé.
L’euthanasie passive a été vécue comme une torture psychologique intense dans ces conditions.
Tous les médecins que j’ai rencontrés et auxquels j’ai raconté la fin de vie de Bastien m’ont précisé que si la loi l’avait permis, son cas relevant de l’euthanasie active selon eux, ils l’auraient pratiquée.
C’est la raison pour laquelle je souhaite attirer votre attention sur ces drames quotidiens qui se déroulent en France et pour lesquels les soins palliatifs ne sont pas adaptés à ce genre de situation de fin de vie.
Florence
Accompagner dans l'amour et le respect
Une personne qui supplie qu on abrège ce qu elle endure doit être entendu et accompagnée comme on peut le faire.
Après 6ans d'epadh, et 3 mois d'alitement complet, ma mère 96 ans a agoni pendant 3 semaines sans boire ni manger selon sa décision consciemment car elle n'a pu faire entendre un choix autre ! Voilà ce qu'est la mort à petit feu...
Sophie
Alzheimer : la pire des prisons
Maman a adhéré à l’association Mourir dans la Dignité.
Si nous n’avons pas eu 10 conversations sur le sujet, c’est que nous en avons eu 100. Maman ne voulait pas tomber dans la dépendance. C’était sa plus grande crainte. Et pourtant, c’est bien ce qui lui arrive aujourd’hui : enfermée dans sa maladie, on ne considère pas que ses dernières volontés, pourtant écrites clairement, s’appliquent et elle meure vivante, enfermée dans son monde, disjoint du nôtre et les seules paroles intelligibles qu’elle prononce encore, sont : « j’ai peur.. ». Je me sens coupable de la laisser survivre dans un monde qu’elle ne comprend plus, qui l’effraie. Je me sens coupable de ne pouvoir la libérer, de ne pouvoir respecter son choix maintes fois réitéré.
Je compte sur vous tous pour faire progresser notre société vers plus de bienveillance, plus d’écoute.
Merci d’avance à vous tous
Marie Jeanne
Vers une mort apaisée et dans le respect de la vie
Gravement handicapée par de multiples fractures vertébrales dorsales et lombaires, et dans un contexte de forte ostéoporose, les tassements de vertèbres et les douleurs déjà très invalidantes ne peuvent que s’accentuer avec le temps et jusqu’à la perte totale d’autonomie. L’accueil à la fois très exigeant et compassionnel de l’association suisse d’aide à la mort assistée LIFECIRCLE dont je suis membre depuis 6 ans, m’ont donné le courage de façon inattendue non pas pour franchir le dernier pas, ce à quoi j’aspirais et à quoi j’étais prête, mais pour persévérer encore et progresser dans ma vie intérieure pour aller vers le Grand Passage en toute sérénité et dans le plus grand respect de la vie même.
Une loi permettant enfin la création d’associations semblables en France serait un immense bienfait pour les personnes en grande souffrance, leur famille et toute la communauté rendue ainsi plus apaisée dans ses tréfonds, plus attentive aux autres et plus humaine.
Raymond
Absence d'aide du milieu médical pour assister mon épouse pendant ses derniers instants.
Mon épouse est décédée en décembre 2022 des suite d'un cancer - sein détecté en novembre 2020. Elle a été quasiment en pleine forme jusqu'à mi-juillet 2022 quand ses forces ont commencé à décliner.
Elle avait connue la fin de vie de sa mère - 99 ans - décédée lentement de vieillesse et ne reconnaissant plus ses enfants les 2 dernières années. Mon épouse avait dit "je ne veux pas mourir comme ça", mais elle n'a rien écrit ni dit sur ce sujet après la disparition de sa mère.
Elle n'a ressenti que quelques souffrances physiques qu'elle semble avoir bien supportées mais un grande souffrance morale du fait qu'elle se sentait délirer comme cela avait été le cas pour son père (cancer cervelet).
Mon témoignage est surtout pour faire état de l'absence TOTALE d'aide du milieu médical.
Tout semble s'être passé comme si son oncologue l'avait condamné d'avance. Très peu de dialogue avec lui, indécision entre les traitements (3 mois entre la 1ère et la 2ème chimio, et plus de 5 mois entre la 2ème et la 3ème) ! Mi octobre 2022 elle est tombée et pour faire une radio du poignet, de clinique en clinique pour finir aux urgences, ce fut un calvaire pour elle et pour moi avec aucune prise en compte de son état.
Peu après elle a été admise en soins palliatifs au CHU de notre ville. Nous avons appris de l'oncologue que la médecine ne pouvait plus rien pour elle. C'était une petite unité de 10 lits et elle s'y sentait bien. Mi novembre, elle a exprimé au personnel médical qu'elle souhaitait rentrer à la maison. Je n'étais pas présent à l'entretien et j'ai présenté mes doutes quant à mon aptitude à tenir le coup en HAD compte tenu de mon age (77) et de l'absence de famille à moins de 200 km.
L'HAD ne s'est pas bien passée et mi décembre elle a été à nouveau hospitalisée en soins palliatifs mais dans une unité hors de la ville - dépendant cependant de l'hôpital - qui n'avait rien à voir à l'unité précédente. Tout d'abord, la prise en charge pour le transport vers cette unité a été désastreux. Les ambulanciers étaient mal équipés - ils pensaient venir pour moi et n'avaient pas été mis au courant de l'état de mon épouse. L'accueil dans cette nouvel unité a été très bien mais cela n'a duré que cet après*midi là. Les portes étaient fermées, mon épouse ne pouvait ni appeler ni appuyer sur un quelconque bouton. Quand je suis revenu le lendemain après midi elle avait le menton recouvert d'une bave verdâtre que j'ai nettoyée pendant une petite heure. A ma plainte, on a répondu que j'étais en colère et que l'on ne pouvait pas discuté avec moi. Le surlendemain, elle était propre mais son pyjama avait été changé et le sien, dans son armoire, avait été passé à l'eau mais sentait cette odeur caractéristique de la bave verdâtre de la veille. Cela avait donc était pire que la veille.
Le lendemain matin elle décédait, seule !
A aucun moment le personnel médical ne m'a prévenu ni sollicité pour l'accompagner. Il n'y a pas eu concertation entre les unités de soins.
Anne
Ce que je ne veux pas
Ma mère démente est en Ehpad depuis quelques années. Elle ne sait plus parler, elle sait à peine marcher. Elle est dépendante pour tous les actes et les fonctions de la vie quotidienne. Dans le temps, elle avait répété et répété qu'elle ne voulait pas terminer dans la dépendance. Elle a écrit des directives anticipées pour refuser l'acharnement. A quoi servent elles maintenant ? On s'acharne à lui proposer à manger.
Chaque fois que j'ai un oubli, je me vois à sa place dans 20 ans et j'imagine mes enfants à ma place actuelle.
Je souhaite de toutes mes forces que le jour où j'aurai vraiment perdu la tête, on pourra sans difficultés réaliser mon désir de fin de vie assistée et me faire boire une potion ou faire une injection létale.
patricia
UN VIE DIGNE
Il faut une fin de vie digne avant une mort digne.
merci
florence
C'est un devoir humain que d'accompagner la personne demandant à mettre un terme à sa fin de vie dans le respect de sa décision, ses convictions
En 1977 , en 1976, en 1983, j'ai assisté quelques personnes à mettre un terme à leur vie en pleine conscience de leur demande et en présence de l'entourage famillal et dans un cadre hospîtalier. Si les 60 minutes peuvent passer lentement ans les meilleures conditions si elles sont bien préparées, l'accomplissement de la mort demandée est un acte digne courageux dans lequel les deux parties, le soignant et le soigné, sont unis dans une confiance totale. Ce respect de la personne mourante et de la soignante fait de ce soin final un véritable don charitable, humain dans toute sa dimension. Nous disposons de moyens médicamenteux apportants apaisement et mort douce.
A contrario faire souffrir en faisant du zèle de soins non indispensables et/ ou de traitement pour prolonger la vie de personne qui n'en veulent plus est un manque de considération de la Liberté de chacun de choisir comment bien mourrir. Si une personne s'est, clairement exprimé, par écrit , être sourd à la supplication d'en finir , donner des médicaments à ces personnes qui ne pourront plus faire entendre leur demande d'euthanasie ou , d'aide médicale à mourrir est un manque manifeste de compassion, de capacité à trouver ensemble la solution la meilleur pour abréger les souffrances quelle qu'en soit la nature (physique, psychique, existentielle).
J'ai eu cette chance de rencontrer des soignants valeureux qui m'ont permis de réaliser cet acte de soins et de l'assumer pleinement tant je me sentais en accord avec le patient déterminé. Je lutterai sans relâche pour que ces soins soient accessibles légalement à tout français qui le demande expressement .
Si des personnes ne pensent pas être en possesion du droit de décider par elle même de mourir ou que ces personnes ne veulent pas écourter leur agonie, alors leur volonté est tout aussi respectable, question de libre arbitre.
Louise
Liberté et amour
J ai été soignante toute ma vie. J ai vu des patients partir dans des souffrances épouvantable. Nous n avons pas le droit d accepter cela de nos jours. Un être humain doit partir sereinement qd il l a décidé et c est comme le dit jl Romero son ultime liberté. De plus cela évite des suicides terribles. Mourrir de faim et de soif avons nous le droit d accepter cela ? Je le crie haut et fort NON. De plus il n' y a pas de pb si un médecin ne veut pas faire le geste terminal il y a la clause de conscience qui s applique et c est parfaitement son droit....il passe la main.
Tous nos politiques n ont pas été au chevet de personnes en stade terminale et cela se voit sinon nous n en serions pas encore là à discuter.
Pour moi l euthanasie est le dernier soin et la dernière preuve d amour que l on peut offrir à une personne. Nous l offrons aux animaux qui partagent notre vie et c est formidable ils ferment leurs petits yeux en nous aimant alors ne le refusons pas aux hommes.
Cristi
Pour le suicide assisté
J’ai 77 ans. Depuis 2003, j’ai eu cinq carcinomes épidermoïdes, et sept opérations. Vingt ans, de récidives, de peurs, de reconstruction, de réflexion… Et une vie que j’ai beaucoup aimée.
Cette-fois ci l’affaire est plus sérieuse. On m’a proposé une très grosse opération et une radiothérapie, qui m’obligeraient à m’absenter de ma vie durant un an ou plus, sans garantie de retrouver une parole et une déglutition normale, et de ne pas faire de récidives. Après mûre réflexion et un deuxième avis médical, j’ai donc refusé cette offre médicale.
Je suis donc en soins palliatifs, mais encore loin d’être en fin de vie. J’ai la chance d’être entourée d’une équipe médicale à l’écoute qui pratique une belle coopération. La chance aussi de bénéficier d’une équipe mobile de soins palliatifs qui épaule et forme des médecins et infirmières du petit l’hôpital de la localité. A terme on me proposera une sonde gastrique, etc. J’ai le sentiment que là commencera l’acharnement thérapeutique. Je souhaiterais alors refuser les soins et être aidée activement à mourir (suicide assisté). J’aurai besoin d’un « coup de pouce » à mourrir pour éviter d’attendre inutilement jusqu’à l’agonie et la sédation profonde et de trop dégrader la vie de mes proches. C’est ce que ne permet pas la Loi Léonetti-Claeys.
L’augmentation de l’espérance de vie en bonne santé est certainement un grand progrès , mais l’augmentation de l’espérance de vie en mauvaise santé pose problème, surtout pour les personnes âgées, dont je suis. Il faudrait se poser les questions collectivement et intimement : « pourquoi  faire ?» « jusqu’où » ? « A quel coût? », « Au détriment de quoi, et de qui ? »… Sinon ce sera par la contrainte et l’intérêts des marchés financiers que nos choix de sociétés seront faits et nous seront imposés, en matière de santé, de mort... Aucune société humaine ne peut s’affranchir de cette réflexion. Il faut arrêter de déléguer à quelques décideurs, influenceurs, lobbys, experts, le pouvoir de décider de nos valeurs profondes les plus intimes, celles qui lient les humains depuis les temps immémoriaux.
Il faut des consultations de fin de vie pour les personnes qui souhaitent construire leur projet de fin de vie, pour les familles et les amis. Il faut former les médecins à cet autre aspect du soin qu’est l’accompagnement à la fin de vie.
La loi ne peut pas se substituer aux rituels de naissance de vie et de mort construit collectivement. Il nous faut nous réapproprier ces moments extraordinaires du cycle de vie.
J’espère que l’évolution de la Loi sur la fin de vie permettra l’aide active à mourir , même si le diagnostic vital n’est pas prononcé à brève échéance, et même si les personnes ne sont pas encore « entrés en agonie ».
Je ne veux pas vivre en souffrance dépendante et humiliée
Je veux mourir debout
Je suis éprise de liberté 
Je veux pouvoir choisir le moment de ma mort, lorsque continuer à vivre ma paraîtra plus difficile et moins désirable que la mort.
Sylvie
Après 15 ans d'errence médicale ...
Le diagnostique de la maladie est tombé. Inefficacité totale des médicaments, remèdes ou traitements. Sauf 2 semaines de répit en 6 ans. Très grosse flambée de tous mes symptômes depuis plusieurs mois. Je suis en grande souffrance physique et morale que je ne supporte plus, c'est pourquoi j'ai décidé d'aller me cacher pour mourir en Suisse.
Thérèse
Débat faussé
Débat faussé : La fin de vie : seulement celle des autres ?
En lisant toutes ces propositions et ces beaux arguments, j'ai l'impression que les intervenants ne se sentent pas personnellement concernés.
A coup de grands principes philosophiques ou religieux, on prend position pour la fin de vie des autres. ( les autres qui n'en peuvent plus d'attendre, cloués sur leur lit d'hôpital, relié à leurs machines de survie, écrasés de misères physiques et psychologiques...)
Que chacun se pose enfin la question fondamentale pour lui même.
Un jour, JE vais me trouver en fin de vie. Comment JE vois ce moment essentiel ?
Qu'est-ce que j'attendrai alors de mes proches et de mes soignants ?
Une seule réponse arrive immédiatement : j'attendrai de l'écoute, de la tendresse et de la compréhension. J'attendrai que l'on réponde à ma demande de traitement ou d'arrêt de traitement.
J'attendrai que l'on réponde à ma demande de prolonger ma vie à tout prix ou de me procurer une mort douce et rapide. J'attendrai que l'on respecte ma conception personnelle de la dignité.
En conséquence, il faut que toutes les possibilités existent et me soient disponibles le moment venu (sans mettre hors la loi ceux qui m'aimeront assez pour agir comme je l'aurai demandé).
Cette loi doit être faite pour celui qui part, pas pour les biens portants qui n'ont jamais envisagé LEUR PROPRE FIN DE VIE.
Thérèse
Liberté pour la fin de vie
Liberté pour la fin de vie
La fin de vie est un moment qui n'appartient qu'à la personne concernée. Il y a lieu de respecter absolument sa demande si elle peut l'exprimer, ou ses directives anticipées. Il arrive que la situation apparaisse insupportable et la personne doit pouvoir recevoir l'aide demandée pour abréger sa souffrance.
A l'inverse, si la personne demande à être soignée le plus longtemps possible et en accepte les contraintes, il faut aussi la respecter.
A chacun la liberté ultime de pouvoir choisir le moment et la manière.
Thérèse
Admission à l'hôpital
Admission à l'hôpital
Lors d'une récente admission dans un hôpital de province, j'ai présenté un document sur lequel apparaissaient à la fois mes directives anticipées et la désignation de ma personne de confiance. Ce document a été refoulé sous le prétexte que seul le formulaire de l'établissement pour la personne de confiance pouvait être pris en compte.
Mes directives anticipées m'ont été rendues sans être consultées.
Preuve de la méconnaissance de la loi actuelle par le personnel.
Il faut imposer une formation sur le sujet dans tous les établissements qui accueillent des patients.
Madeleine
Etre sereine si on a le choix de décider de sa mort lorsque l'on sait que l'on est atteinte d'une maladie dégénérative qui vous transformera en" légume".
J'ai une amie de 69 ans, invalide à plus de 80 pour cent à titre permanent et qui est attente de plusieurs pathologies osthéoméningiomes( tumeurs osseuses crâniennes), leucopathie, infections rénales chroniques, avec de violents maux de têtes journaliers. Ella a été opérée une fois mais les médecins , chirurgiens consultés ne peuvent plus rien faire .
Elle est encore assez autonome et saine d'esprit mais elle redoute le moment où elle deviendra un "légume", dépendante et dans l'incapacité de communiquer et l'incertitude de son devenir la mine.
Une autorisation au suicide assisté lui permettrait de vivre avec sérénité cette situation dont personne ne connait l'évolution ni la constante de temps.
Marie therese
Cette liberté qui ne perturbe pas celle d' autrui
La liberté de vivre en souffrant et celle de refuser de vivre ainsi devraient avoir la même valeur ,et surtout la mort n'est pas le problème ! Il s'agit simplement de pouvoir choisir librement SA VIE PERSONNELLE. CE N'EST PAS UN PROBLÈME DE SOCIÉTÉ.
Martine
LE LIBRE CHOIX
En tant qu'enfant, j'ai toujours respecté le choix de chacun de mes parents sur la façon et le moment de "partir". Je considère cela comme un acte d'AMOUR
Car pour moi qui restait c'était douloureux.
En tant que soignante, j'ai appris dans ce qui était encore une " école d'infirmières " que soigner c'est : " accompagner la Vie jusqu'à la mort ". Et je suis
entièrement d'accord avec ce point de vue. Je considère comme la plus minable arrogance le comportement des individus qui prétendent choisir
leur fin de vie terrestre pour les autres. Pour qui se prennent 'ils ; Dieu ???
Jean Louis
Trois situations vécues sans choix. J'espère une amélioration future
T1 – Homme 60 ans au décès en 1981. Entrée dans la maladie par mélancolie délirante congruente puis non congruente à l’humeur. Cause organique, démence type Alzheimer. Dès le diagnostic posé, renvoyé à domicile (à la campagne.) L’entourage gère seul l’incontinence diurne et nocturne, l’agressivité (il ne reconnait plus ses proches) et le refus alimentaire. Fin dans le cachexie. Conduite suicidaire voulue ?
T2 – Femme 63 ans au décès en 2005. Alcoolisme grave et s’aggravant continûment. Hospitalisations récurrentes car ivresses quotidiennes voire plus sur la voie publique. Interventions des pompiers et des gendarmes chaque jour. Retrait du permis de conduire. Nombreux sevrages, une hospitalisation à la demande d’un tiers et entretemps prise en charge psychothérapique continue et en CDA. Evolution vers la démence cortico-sous-corticale. Disait : « je ne veux plus vivre ». Lors d’une ivresse chute et traumatisme crânien contre un meuble, seule dans son appartement.
T3-Femme 71 ans au décès en 2008 après un an d’évolution d’un glioblastome du splenum du corps calleux. D’abord surveillance simple et IRM puis une tentative de radiothérapie très vite arrêtée car aucun effet bénéfique et plusieurs effets secondaires. Réclamait un aide active à mourir. A été accompagnée par une équipe de soins palliatifs très humaine et compétente mais dont les recommandations n’étaient que facultatives. Ainsi selon le jour et le personnel de service la morphine était faite ou non. Au troisième mois transférée dans un hôpital à prix de journée plus compatible avec le barème de la SS. Fin dans la perte de conscience an perfusion opiacés et Haldol.
Liliane
Fin de vie...et Soins palliatifs
Je témoigne parce que j'ai vu ma mère (100 ans) "s étioler" dans un service de soins palliatifs pendant 4 mois. elle avait écrit ses directives anticipées communiquées au service qui nous avait réunies ma soeur et moi. Ma mère -pratiquement aveugle- et très affaiblie par une chute lui ayant brisé tibia et péroné -mais par ailleurs lucide- avait renouvellé ses directives et dit qu'elle n'aspirait qu'à une fin de vie sereine et rapide. Rien ne s'est passé ainsi ...L'hopital au bout des 4 mois(sans doute embarassé par cette "agonie" trop longue) nous a demandé de la transférer dans une maison de retraite -ce qui était sa hantise-Elle s'y est éteinte 3 jours après Et c'est le médecin de la maison de retraite qui nous a dit que ses reins ne fonctionnaient plus..Nous avions à plusieurs reprises demandé à l'hopital communication de son dossier médical...en vain. .Nous n'avons jamais pu joindre le responsable des soins palliatifs et avons eu le sentiment que notre mère était sacrifiée au nom d'une idéologie de la vie à tout prix. .Les soins palliatifs sont une bonne chose, mais encore faut il que ceux qui les pratiquent soient animés par une empathie humaine au service de l'individu et non pas -comme ca a été souvent le cas notamment dans le combat pour l IVG - par une foi aveugle dans les desseins de DIeu.
Christine
Accompagnement de mon époux
Je suis une infirmière. J'ai soigne mon mari à la maison où il a été entouré de ses enfants jusqu'au bout. Ne parlons pas de l'incompétence de son médecin traitant heureusement nous avons rencontré des personnes disponibles, compétentes et humaines.
Bernard
Médecin j'aidé des patients à mourir
Médecin généraliste de campagne, j'ai aussi participé à la création et au fonctionnement de lits de soins palliatifs dans un hôpital local. Comme beaucoup de médecins j'ai aidé des patients à partir, à leur demande et jamais dans l'urgence. La clandestinité me déplait car c'est la porte ouverte aux dérives. C'est pourquoi depuis 30 ans j'en témoigne publiquement. Avec 12 autres personnes j'ai été mis en examen pour avoir aidé des malades à se procurer du pentothal. C'est 135 personnes qui ont été perquisitionnées et privées de la possibilité de choisir une mort douce. J'ajoute à ce texte le courrier adressé par le mari d'une femme dans ce cas. Quand les patients savent que leur volonté sera respectée, ils vivent mieux et souvent plus longtemps. Je tiens à votre disposition plusieurs courriers de remerciement des familles dont j'ai accompagné un proche.
Je regrette sincèrement que le CESE n'ait pas eu le courage d'inviter des médecins Français qui disent avoir aidé. Je sais que les adversaires de l'amélioration de la loi sont organisés et puissants, je pense à tous ceux qui l'attendent et ne peuvent "s'offrir" le voyage en Suisse ou en Belgique. Je souhaite que mon message soit transmis aux participants à la convention. Croyez en mes sentiments les meilleurs,
Dr Bernard SENET

Témoignage:
Docteur S.C.
136, Roquebrune / Argens
0494....
0679...
Dr Senet Velleron
Le 08/08/ 2020
Cher confrère
Je suis l'ex-mari de Madame G.R. à La Ferté Alais, qui vous avait contacté naguère. Privée d'autre recours, elle a mis fin à ses jours d'un coup de chevrotine dans la tête.
Elle manifestait depuis longtemps sa lassitude de la vie que lui faisait mener de multiples pathologies invalidantes. Mais rien ces
derniers temps ne laissait présager un passage à l'acte aussi brutal. Vivant loin d'elle je n'ai pas pu lui apporter l'aide que j'aurai souhaité.
Il y a encore bien des obstacles à vaincre pour mourir dans la dignité, et je vous félicite pour votre courageuse action militante
Cordialement
Elisa
La fin de vie de ma mère en EHPAD
J’ai assisté à la fin de vie interminable de ma mère dans un EHPAD, alitée, complètement décharnée, en partie inconsciente et j’ai eu la certitude qu’il n’était pas normal à notre époque de faire subir un tel sort aux personnes en fin de vie, alors que dans d’autres pays si on le souhaite, la possibilité d’abréger sa vie existe.
Je ne veux pas terminer ainsi et qui réellement le voudrait ? Ma mère souhaitait mourir, qu'on arrête ses traitements mais le personnel de soin très attentionné la persuadait qu'elle souffrirait davantage. Ma mère fragilisée ne pouvait pas s'opposer aux personnels de soin. J'étais à 300 kms et travaillais.
Je suis de près les travaux de la Convention Citoyenne, dont j’apprécie l’organisation, mais il y a un déséquilibre flagrant dans les informations et témoignages apportés qui favorise les partisans de la loi actuelle et les soignants des soins palliatifs auditionnés de façon importante, au détriment d’autres personnels de soins, patients et familles ayant un point de vue différent et ayant souffert de la loi Claeys-Leonetti.
Marie-Dominique
CHOISIR SA FIN
J'ai 72 ans et je vois mon corps se détruire malgré les différentes opérations pour améliorer genoux et colonne vertébrale. Célibataire et sans enfant je ne veux pas finir seule dans mon appartement ou un EPADH à attendre que la mort vienne me chercher. je me suis inscrite dans ce but à une association suisse et à une association française pour montrer mon soutien à son combat. En effet, pourquoi ne nous donne t-on pas la liberté de choisir le moment de son départ en France ? je pourrai tenter le suicide mais j'ai peur de me tromper dans les dosages. Pourquoi prolonger la vie et nous laisser grabataire ? je souhaite de toutes mes forces que nous puissions en finir tranquillement en France et j'espère qu'une nouvelle loi sera votée
Francois Braun
Choix de vie
J’ai eu un AVC il y a 10 ans qui m’a rendu hémiplégique, j’ai 80 ans et je veux pouvoir décider du jour où je cesserai d’être une charge pour moi et ma famille…avec une équipe médicale autour de moi et dans mon Pays sans aller dans un pays voisin.
Merci
F.Braun
Norbert
Se sentir entendu, dernier partage avec l'humanité
Si vous saviez avec quelle ferveur les personnes épuisées d'attendre la mort, exaspérées par ce temps qui n'en finit pas, la demandent par leur dossier envoyé en Suisse. Si vous saviez aussi avec quel sentiment profond de libération et de sérénité ces personnes abordent ce dernier parcours, les journées, les heures, le dernier moment qui précède leur mort une fois celle-ci assurée, une fois qu'il a été répondu à leur énième question "Je suis vraiment assez malade pour avoir le droit de mourir"? Cette question inadmissible d'un être humain qui doit mendier le droit de mettre un terme à sa souffrance.
Si vous aviez entendu ce mot "Enfin", prononcé du fond de leur âme, de fond de leur existence, lorsqu'arrive le jour où cette mort va mettre fin à leur situation insoutenable.
Si vous saviez le sourire qui accompagne leur installation dans la pièce, puis dans le lit. L'humour qui, enfin lui aussi, est de nouveau de la partie, une fois la promesse et la certitude de la fin acquises.
Une fois que sera rétabli le droit de la personne elle-même de décider de sa mort, seront soulagées toutes les parties et sera garantie la dignité de tous.
Tout le lien avec la société est en jeu : ce droit rétablira la confiance entre la personne, qui a donné tout au long de sa vie ce qu'elle savait donner, et la société.
Dénier ce droit, c'est maintenir la personne à l'état de sujet, de personne mineure, d'incapable. Ce n'est pas sérieux, ce n'est pas digne d'une société démocratique.
Vous qui allez peser dans ce choix de société, gardez en mémoire qu'un citoyen ne peut croire, ne peut avoir confiance en une société qui le prive de ses droits et en accorde par contre à d'autres forces, à savoir celles qui décident à sa place.
Certains argueront que le paternalisme seul dicte cet interdit. Le paternalisme a souvent servi à déposséder les citoyens de la maîtrise de leur propre sort. Il a été démasqué et d'autres valeurs dominent tant dans les consciences que dans le discours officiel. Il est temps d'adapter cette situation tout simplement pour ajuster la loi à la réalité.
Les pays ayant adopté des lois en ce sens ne se sont pas effondrées, aucune culture mortifère ne fait des ravages, au contraire, chacun peut apprivoiser par la parole cet aspect de sa vie. Le sujet peut se traiter sans pathologisation, sans psychiatrisation, humainement, tout simplement. C'est aussi la condition pour réduire le nombre de suicides dans toutes les circonstances où celui-ci est envisagé.
Je connais aussi des personnes qui ont pris leur "assurance-mort" en Suisse et qui goûtent d'autant plus chaque jour choisi. Celui-cl n'est plus subi, il est choisi et cela change tout. Quand nous entrons dans un bâtiment, nous cherchons bien le panneau "sortie" (ou exit, selon la langue du pays), ou en tout cas, nous en prenons connaissance. Ainsi, nous ne sommes pas piégés et dépendants. De même, la certitude de pouvoir quitter une vie qui n'en est plus une est un droit qui humanise tout.
MICHEL
Ma mère et mon père.
J’ai vu ma mère, j’ai vu mon père, c’était horrible.
A une époque où l’avortement est légal, et c’est très bien, où l’on s’interroge sur le transgenrisme, et c’est normal, on refuse obstinément d’accéder à une demande de dernier soin par la personne concernée.
Il n’y a pas un seul argument contre l’euthanasie qui tienne plus de cinq minutes dans un échange sérieux.
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