Portrait de Franco D.

Sous-titre
Portrait de citoyen
Chapô
Ils viennent de partout en France et des Outre-mer, depuis décembre 2022 ils travaillent sur le sujet à la fois intime et collectif de la fin de vie. Découvrez les portraits de citoyennes et citoyens de la Convention Citoyenne :
Paragraphe(s)

J’ai reçu un coup de fil, et franchement j’ai cru que c’était une arnaque. Mais j’ai été rappelé une semaine après, et j’étais très content quand on m’a tout expliqué et que j’ai compris que j’avais été tiré au sort pour participer à la Convention Citoyenne sur la fin de vie. Il faut dire aussi que je suis retraité, donc j’avais la possibilité de me libérer sur quatre mois.

La première fois que je suis arrivé au CESE pour la Convention Citoyenne ça m’a fait un choc. Je me suis dit « wow », d’habitude je vois ça à la télévision, en plus je ne suis pas de Paris. De voir l’hémicycle, ça m’a directement fait penser aux députés, je me suis senti privilégié de pouvoir participer à tout ça.

J’appréhendais le premier week-end, mais très vite je me suis senti à l’aise et très impliqué. On discute d’un sujet sérieux, mais on arrive à rire aussi. Au début je me disais que parler de la vie, de la fin de vie c’est un peu dur, mais en fin de compte on arrive à être à l’aise avec le sujet.

Maintenant qu’on approche de la fin, ça m’attriste car le temps à vite passé, et surtout de  ses dire qu’on ne va plus voir ces personnes que l’on a côtoyé pendants des semaines. Il y a quelque chose de fort qui se créé. A la Convention on côtoie toutes sortes de personnes, des personnes qui sont du milieu médical, d’autres qui sont cadres, mais aussi des retraités comme moi ou encore des étudiants… Et ici je me sens au même niveau que les autres, personne n’est là pour rabaisser l’autre. On apprend tous ensemble et on apprend aussi les uns des autres.

Au début je me suis dit ça va être long, je me suis quand même engagé sur quatre mois. Mais en quatre mois il s’est passé beaucoup de choses. On est à l’avant dernière session, et maintenant c’est la fin que j’appréhende. J’ai l’impression que je me retrouve comme à la première session. La première session je ne savais pas ce qui allait arriver, la dernière session je ne ce qu’il va arriver.

Est-ce que je vais être triste ? Est-ce qu’on a bien fait notre part du travail ? Qu’est-ce qu’il va se passer ensuite ?

Mais ce que je retiens c’est que même si j’avais voulu imaginer ce que ce serait la Convention Citoyenne, finalement c’était au-delà des mes espérances. Au début je ne connaissais même pas la différence entre euthanasie et suicide assisté, et pour tout dire je ne m’y étais pas vraiment intéressé, alors qu’aujourd’hui je peux en discuter en librement, j’ai appris. Finalement ce que je dirais de cette expérience c’est que j’ai énormément appris.

 

Portrait Franco D